Par Roberto Fabbri (université de Monterey).
Organisé par le laboratoire InVisu dans le cadre de son séminaire “Architecture et arts décoratifs au Maghreb et au Moyen-Orient : circulations et interactions (XIXe-XXe siècles). Sources, méthodes et actualité scientifique” :
« Que les contours en aient été déterminés par la colonisation, par des “modernités indigènes”, par les conditions de la Guerre froide ou désormais par le système de la “starchitecture”, l’architecture et les arts qui lui sont liés sur le pourtour sud et est méditerranéen, et au-delà dans la Péninsule arabique, constituent un vaste champ d’étude encore largement en friche. Les mêmes grands noms – Le Corbusier à Alger, Écochard à Beyrouth – sont indéfiniment travaillés, au détriment de l’appréhension d’un paysage infiniment plus riche et plus complexe, qui prend à revers bien des certitudes et questionne les circuits et les enracinements de la pratique architecturale et décorative au cours de la période contemporaine.
[…] La tradition française d’esquiver l’étude des “passés troublés” – à l’heure où la recherche européenne en a fait l’une de ses priorités thématiques – ne facilite pas l’étude de l’architecture coloniale.[…] ».