Parmi le millier de villes nouvelles construites par l’Union soviétique figure, au centre de la Russie, sur les rives de la Volga, Togliatti, un site urbain créé en 1950 sous Staline en même temps qu’un barrage hydroélectrique. Khrouchtchev décide, en 1964, d’y édifier l’usine automobile AvtoVAZ (avec Fiat) ce qui permet à la ville de se transformer en grande agglomération régionale. Afin d’accueillir 400 000 habitants supplémentaires, un district neuf est planifié et bâti en trois ans, de 1967 à 1970. Cette extension est dirigée par Boris Roubanenko (1910-1985), un urbaniste formé avec les méthodes modernes constructivistes, et qui avait su s’adapter au néo-académisme stalinien – avant de trouver un souffle contemporain renouvelé en tant que directeur de l’Institut scientifique du Logement.
Une préfabrication à 80 % de la ville, séparation des circulations motorisées et piétonnes, soin apporté aux espaces verts, développement du réseau des équipements collectifs, augmentation des normes de surface par personne : tout fut entrepris pour que la ville soit une réalisation exemplaire de l’idéologie soviétique…
Commissariat Fabien Bellat, scénographie Léa Pons.
Autour de l’exposition :
• Fabien Bellat, Une ville neuve en URSS, Togliatti, Marseille, Parenthèses, 2015, 176 p., 29 €.
• Table ronde le 2/10, à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
• Conférence le 13/10 à l’ENSAPVS.