Cette rétrospective révèle comment à partir d’éléments standards, de matériaux industriels bruts, Carl Andre redéfinit la sculpture comme un lieu d’expérience de l’espace, de la forme et de la matière. L’apparente simplicité des œuvres remet en jeu les notions traditionnelles de technique, de composition, d’installation où le visiteur est partie prenante de l’œuvre.
Arrivé à New York en 1957, l'artiste s’essaie à la poésie et réalise ses premières sculptures de petit format. Il s’intéresse rapidement aux propriétés de la matière : forme, poids, surface. Dès 1965, il emploie des éléments industriels qu’il assemble lui-même : bois, métaux, briques, bottes de foin, en relation avec les lieux où il expose. L’artiste n’a de cesse depuis de réagir aux espaces proposés par les galeries, musées, villes. Il travaille avec les éléments qu’il trouve sur place, assemble ce qu’il peut manipuler seul, réalise des ensembles à la fois très présents et en même temps si intégrés aux espaces qu’ils semblent avoir toujours été là.
Au cours des années soixante, l’artiste a évolué dans sa conception de la sculpture, d’abord comme forme, puis structure et finalement comme un lieu (“sculpture as place”).