à la Cité

“Une architecture de l'engagement : l'AUA (1960-1985)”

Du 30 octobre 2015 au 29 février 2016
Maquette du Tétrodon, 1969-1972 - J. Berce, H. Ciriani, M. Corajoud, B. Huidobro, G. Loiseau, A. Tribel et J. Tribel © Fonds DAU. SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe s.

Dans la production européenne de la seconde moitié du XXe siècle, l’AUA – l’Atelier d’urbanisme et d’architecture – se distingue par ses relations étroites avec la politique et la culture. Collectif de projet, lieu de travail partagé et coopérative de moyens, l’AUA a fait figure de construction utopique. Son architecture engagée, ancrée dans la politique de son temps, critique précoce des grands ensembles, s’est affirmée dans une volonté de renouvellement des pratiques architecturales et urbaines – habitations, équipements publics et paysage -, dont l’Atelier a été le premier à faire un véritable enjeu. Rassemblant plusieurs générations d’associés aux origines disciplinaires et géographiques très diverses (dont Paul Chemetov, Henri Ciriani, Michel Corajoud, Jean Deroche, Borja Huidobro, Jacques Kalisz, Miroslav Kostanjevac), l’AUA a développé son activité dans une France saisie par la modernisation et les mouvements sociaux, entre les débuts de la Ve République et le premier septennat de François Mitterrand.

L’exposition s’articule selon quatre périodes 
• 1960-1968, avec la fondation à la Cité Champagne, à Paris, et l’éclosion de la démarche conduisant au prix du Cercle d’études architecturales décerné en 1965 ;
• 1968-1972, avec l’implantation de l’AUA à Bagnolet et les grands projets d’urbanisme, de Grenoble à Évry ;
• 1973-1981, avec le développement des langages personnels des membres de l’atelier ;
• 1981-1985, années marquées par les grands travaux, tandis que les distances s’accentuent entre individus et équipes aux préoccupations divergentes.

La formation des membres de l'AUA avant 1960 et leurs trajectoires après 1985 sont également évoquées.

L’œuvre multiforme de l’Atelier est présentée par des maquettes, des dessins, des photographies, par des publications de ses travaux, des films et des objets en vraie grandeur, éléments de bâtiments et meubles. Des entretiens filmés avec les protagonistes de l’AUA sont rapprochés des films des années 1960 et 1970 dans lesquels ils figurent, dont La Forme de la ville, d’Éric Rohmer et Jean-Paul Pigeat.

En contrepoint avec les documents historiques, un reportage photographique d’Alexandra Lebon rend compte de l’état présent d’une quinzaine des réalisations les plus marquantes de l’atelier.

Commissariat : Jean-Louis Cohen, avec Vanessa Grossman.

Autour de l’exposition : catalogue (éd. Dominique Carré, 320 p., 45 €), dossier spécial dans Colonnes (n°31, août 2015) sur les archives de l'AUA, projection et table ronde (le 30/10), trois promenades urbaines (décembre, janvier).