Sommaire et éditorial
Demain, la Chine 1,3 milliard d'habitants sur un total planétaire de 6,5 milliards, contre 600 millions en 1953, le milliard ayant été atteint dès 1982 ; un taux de croissance économique qui frôle les 10% ; un exode rural qui dépasse 3% de la population chaque année, même s'il est très encadré ;
7 villes de plus de 5 millions d'habitants - Shanghai en a 14,5 millions et Pékin 11 -, une trentaine de plus de 2 millions d'habitants et une soixantaine de plus de 1 million. À l'affiche de la Cité cet été, l'exposition "Dans la ville chinoise" explore la diversité de ces univers urbains1. On imagine sans peine l'intense activité de la construction en Chine, du fait de la démographie mais plus encore des migrations vers les villes et de l'obsolescence d'une large part du cadre bâti dans une société en pleine mutation. L'immense marché chinois a d'abord été perçu comme un nouvel Eldorado pour le monde des affaires, avant que l'Occident réalise que si, comme c'est logique, ce pays construit son développement en suivant les mêmes chemins consuméristes que les pays dits développés, les ressources de la planète n'y suffiront pas. Lorsque, en 1973, Alain Peyreffite intitulait son livre Quand la Chine s'éveillera, les analystes politiques et économiques en étaient encore à des considérations essentiellement quantitatives. Ils entrevoyaient l'émergence et la probable prééminence de l'empire du Milieu sur l'échiquier mondial dans une logique de croissance classique. Or, dans ces mêmes années 1970, des chercheurs et des militants écologistes s'évertuaient en vain à alerter les gouvernements sur la fragilité de la planète et de ses ressources. Ils passaient alors pour de doux dingues ou des empêcheurs de tourner en rond, notamment quand ils prônaient le développement de l'énergie solaire et l'architecture bioclimatique. Il a fallu trente ans, l'explosion du prix des énergies fossiles et le nuage de Tchernobyl pour admettre enfin ce que l'on savait déjà : le développement devait dorénavant être pensé en termes de durabilité pour les générations futures et non plus dans la seule logique de croissance économique et financière. Officiellement, diverses instances mondiales et nationales veillent désormais au grain... Pourtant rares sont encore les écoquartiers2 et ceux qui admettent que le changement doit être radical à une échelle si vaste que cela implique une remise en cause de la sacro-sainte société de consommation3. En témoigne la réaction de la (plus ou moins) jeune garde architecturale française contre le choix d'une architecture "ordinaire" à l'expression minimaliste pour le dernier Prix de l'équerre d'argent, supposé servir de marche-pied pour être invité dans les concours prestigieux. Sans doute y a-t-il une (petite) place sur la scène internationale pour les tenants de la haute couture architecturale, parmi les autres industries du luxe dont la France s'est fait une spécialité. Mais la vraie ambition a une autre dimension : créer les conditions d'une production globalement qualitative et inventive à l'aune des nouveaux savoirs et des nouvelles technologies.
Gwenaël Querrien
1 - Cf. Programmes Cité, p. 15.
2 - Cf. § Actualité, Écoquartiers à Freiburg, p. 20.
3 - Cf. § Actualité, Global Awards 2008, p.26.
Au sommaire
"Nice. La mécanique du tram", par Olivier Namias
• Requalification de la place Masséna, Nice. Maîtrise d'ouvrage : Ville de Nice. Maîtrise d'œuvre : Bruno Fortier, Fernando Vega-Sanchez, architectes, Jean-Thierry Bloch ingénieur, agence Aps paysagistes, Light Cible conception lumière, Diluvial fontainerie. Calendrier : concours 2004, travaux 2006-2007. Coût : 12 M€.
• Pôle multimodal, tramway de l'agglomération niçoise, Nice. Programme : centre de maintenance, bureaux, parking relais, station terminus, commerces. Maîtrise d'ouvrage : Communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur, mission Tramway. Maîtrise d'œuvre : Marc Barani architecte, Cyril Chenebeau chef de projet, Michel Pautrel directeur de travaux, Alex Amarrurtu, Erwann Lefranc, Philippe Reach, Alejandra Jorre, Fabien Durbano et Julie Assus arch. ; François Navarro paysagiste ; Sudequip Ingénierie Bet. Calendrier : études 1999-2002 ; chantier 2003-2007. Surface : 65 000 m2. Coût : 75 M€ HT.
"Architectes et ingénieurs. Un programme commun", par Gwenaël Querrien
• École nationale des ponts et chaussées (ÉNPC), 6 et 8 av. Blaise Pascal, Cité Descartes, Champs-sur-Marne, 77455 Marne-la-Vallée cedex 2, Chaix & Morel arch., 1989-1996. Nombre d'élèves en 2007 : 1563.
• École d'architecture de la ville et des territoires (ÉNSAVT), 10-12 av. Blaise Pascal. Bernard Tschumi arch., 1994-1999. 550 étudiants.
"Habitants actifs, maisons passives. Écoquartiers à Freiburg-im-Breisgau", par Anne Debarre
Écoquartiers à Freiburg-im-Breisgau (Rieselfeld et Vauban), Allemagne. Écoquartier Vauban :
• Immeuble R+3, 16 logements de 36 à 168 m2 et 4 bureaux. Walter-Gropius-Strasse 22. Maîtrise d'ouvrage : Bauherrengemeinschaft Wohnen und Arbeiten. Maîtrise d'œuvre : Common & Gies. 1996-1999. Consommation d'énergie primaire (Qp) : 36 kWh/m2an. Consommation d'énergie de chauffage (Qh) : 10,8 kWh/m2an.
• immeubles R+2 et R+4, dits Maisons Klee, 25 logements de 47 à 134 m2, dont 2 de vacances. Paul-Klee-Strasse 6-8. Maîtrise d'ouvrage : Baugruppe Kleehäuser. Maîtrise d'œuvre : Gies Architekten Bda. 2004-2006. Immeuble zéro émission. Consommation d'énergie primaire : 37 kWh/m2an. Consommation d'énergie de chauffage (Qh) : 13,5 kWh/m2an (bâtiment A), 12,4 kWh/m2an (bâtiment B). Lauréat de l'Alsace Qualité Environnement/ Ruban vert de la qualité environnementale, palmarès 2005, et du Prix de la meilleure conception de projet, mention écogestion, parrainé par l'Ademe Alsace.
"Interstices urbains temporaires", par Anne Demerlé-Got
aaa, l'Atelier d'architecture autogérée, a été cofondé en 2001 par Constantin Petcou et Doina Petrescu. Il fonctionne à travers un réseau, à géométrie variable, inter- et extradisciplinaire, ouvert à de multiples points de vue - architectes, artistes, étudiants, chercheurs, retraités, politiques, chômeurs, militants, habitants et tous usagers concernés -, comprenant notamment Anne Querrien, Pascal Nicolas-Le Strat et Nolwenn Marchand.
"Le temps, le dessin, le réel : l'expérience de la maison Carré", par Rainier Hoddé
Maison Louis Carré (Alvar Aalto arch., 1956-1961), 2 chemin du Saint-Sacrement, 78490 Bazoches-sur-Guyonne, tél. 01 34 86 79 63, www.maisonlouiscarre.fr
"Global Award 2008. Une autre vision du développement durable", par Olivier Namias
Global Award for sustainable Architecture 2008, prix organisé par la Cité de l'architecture et du patrimoine et l'Établissement public d'aménagement du Mantois Seine-Aval (Épamsa).
"Last Call for Planet Earth", par Rémi Guinard
Last Call for Planet Earth, un film de Jacques Allard, 2007, 72 mn, sera programmé à la Cité de l'architecture et du patrimoine en relation avec l'exposition "Habiter écologique" (avril-septembre 2009).
"Réhabiliter les édifices métalliques emblématiques du XXe siècle", par Thierry Mandoul
Réhabiliter les édifices métalliques emblématiques du XXe siècle, Paris, L'Œil d'Or/Cité internationale universitaire de Paris, 2008, coll. Formes & figures, 122 p., 26 €.
"Sound Art: beyond music, between categories", par Carlotta Darò
Alan Licht, Sound Art: beyond Music, between Categories, préface de Jim O'Rourke, New York, éd. Rizzoli, 2007, 304 p. + cédérom, 49,95 US$.
"Babylone", par Pierre Pinon
Béatrice André-Salvini (dir.), Babylone. À Babylone, d'hier et d'aujourd'hui, Paris, éd. Musée du Louvre/Hazan, 2008, 576 p., 42 €. Catalogue de l'exposition présentée au musée du Louvre, Paris, du 14/3 au 2/6/2008, puis au Pergamon Museum, Berlin, du 26/6 au 5/10/2008, et au British Museum, Londres, du 13/11/2008 au 15/3/2009.