2001
Architecture et urbanisme d'une ville qui, avant que n'éclate la guerre qui a détruit 10 % de son territoire, a connu, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, des périodes de développement procédant par destructions-reconstructions massives. Beyrouth abrite néanmoins un patrimoine bâti dont la diversité constitue un élément important de son identité.
Auteurs : Jade Tabet, avec Marlène Ghorayeb, Éric Huybrechts et Éric Verdeil
Sommaire
• Beyrouth, entre mer et montagne
• Histoire, de la médina côtière à la porte de l'hinterland syrien
• Métissages, la ville du Mandat français
• Indépendance, le miracle économique
• Le Chéhabisme, l'âge d'or du modernisme
• Stratégies, de la guerre à la reconstruction
• Promenades dans Beyrouth
Préface
On imagine volontiers que les grands chantiers de reconstruction en cours à Beyrouth sont le fruit de la guerre qui, durant quinze ans (1975-1990), l'a coupée en deux ; non par un mur comme à Berlin, mais par une ligne de démarcation tout aussi sanglante et dont les traces subsistent encore, tant matériellement que culturellement. Pourtant, si les destructions et les dégradations dues à la guerre sont réelles (10% de la ville détruits, 23% dans le secteur de la ligne de démarcation), la démolition du centre avait commencé bien avant et est un thème récurrent dans l'histoire de Beyrouth ; comme l'est aussi avec une intensité particulière, même si aucune ville n'y échappe le bras de fer permanent entre réglementations urbaines et spéculation foncière, contre lequel achoppent les entreprises de planification successives. [...]
Sans doute la topographie n'est-elle pas étrangère à la tentation des décideurs d'éradiquer des quartiers existants, y compris relativement récents, la situation de la ville entre mer et montagne limitant les possibilités d'extension. [...]
Gwenaël Querrien